Au Congo, à l’hôpital de Panzi, le docteur Mukwege, gynécologue-obstétricien, est devenu l’un des plus grands spécialistes des traitements de tortures sexuelles. Ils vient en aide aux femmes et aux enfants victimes de viols commis en temps de guerre.

Congo – Action du Dr Mukwege pour « réparer » les victimes de viols de guerre
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De honte, de tristesse ou de douleur, les larmes des Congolaises ne cessent de couler. Pour anéantir, terroriser les populations du Kivu, des femmes, des enfants, sont violées en public par tous les groupes armés qui sévissent dans cette région des Grands Lacs à l’Est du Congo. Le viol : une arme de guerre utilisée massivement dans l’indifférence générale, Les victimes rejetées par leur famille doivent s’enfuir.

Seul le Dr Mukwege les accueille. A l’hôpital de Panzi qu’il a créé et dirige dans le Sud Kivu. Ici on l’appelle « le Sauveur ».
Depuis 15 ans , il a réparé les blessures physiques et psychologiques de plus de 40 000 femmes.
La vocation de ce gynécologue-obstétricien était de mettre au monde des enfants, il est devenu aujourd’hui l’un des plus grands spécialistes des traitements de tortures sexuelles.
Et parce qu’il est du côté des femmes, il est devenu lui aussi une cible. Il y a un an, il a été victime d’une tentative d’assassinat.

« Les viols sont planifiés, organisés, mis en scène, explique Denis Mukwege. Rien à voir avec des agissements individuels, ou un « fait culturel congolais ». C’est une stratégie pour traumatiser les familles, détruire les communautés, provoquer l’exode des populations vers les villes pour permettre à d’autres de s’approprier les ressources naturelles du pays. C’est une arme de guerre. Formidablement efficace ».
Au nom de toutes les femmes qu’il défend, le Dr Denis Mukwege, alerte la communauté internationale -en vain jusqu’à présent- pour faire pression et en finir avec le conflit en RDC. « On a toutes les preuves, et rien n’y fait », se désole-t-il. « On ne pourra pas dire, comme à d’autres heures sombres de l’Histoire, que la communauté internationale ne savait pas. Elle sait ! ».
Pour Denis Mukwege, le viol doit être considéré comme un crime de guerre et puni comme tel.
En 2013, le médecin a reçu le Human Right Award à New-York, le prix de la Fondation Chirac à Paris, et le Right Livelihood Award à Stockholm, Prix Nobel alternatif qui honore ceux qui agissent pour un avenir meilleur.

Larmes de guerre est un document sur le combat d’un homme, et sur le courage de ces femmes qui reviennent de l’enfer et qui veulent -malgré tout- rester debout.

C’est un reportage de Jean-Sébastien Desbordes, Matthieu Martin et Nicolas Berthelot.

En plateau, après la diffusion de ce reportage, Marie Drucker recevra deux musiciens qui soutiennent le travail du Dr Mukwege. Tous deux étaient à Paris l’automne dernier pour le concert « Love for Panzi » : China Moses, chanteuse de jazz, fille de Dee Dee Bridgewater et du réalisateur américain Gilbert Moses, et Blade, compositeur, et artiste-de beatbox.

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