L'éducation, cette arme de construction massive

Dans le Monde, les filles restent les premières victimes d’inégalité :

Quelques chiffres alarmants (2021 Plan International)

  • 12 millions de filles sont mariées de force chaque année avant 18 ans, soit 33 000 filles par jour.
  • 1 fille sur 4 ne va pas à l’école dans les pays en développement.
  • Dans les pays touchés par un conflit, les filles ont 2 fois plus de risque de se voir privées de scolarité que celles qui vivent en pays en paix.
  • 63 millions de filles sont astreintes au travail forcé.
  • 120 millions de filles entre 6 et 18 ans ne sont pas scolarisées.

L’éducation est un DROIT FONDAMENTAL pour tous les enfants, selon l’article 28 de la Convention Internationale de l’enfant (CIDE) le 20 novembre 1989 ratifiée par 195 pays (https://ihl-databases.icrc.org/fr/ihl-treaties/crc-1989/article-28).

L’éducation d’une fille est reconnue comme l’un des leviers les plus puissants pour sortir de la pauvreté et pour s’émanciper.

Malgré d’importants progrès dans le monde, les inégalités face à la scolarisation sont toujours très importantes. Même si la part des jeunes filles non scolarisées dans les « pays du Sud » est passée de 58% en 2000 à 53% en 2010 ; elles sont toujours beaucoup moins nombreuses que les garçons à aller à l’école.

L’Inde, qui est le pays qui abrite le plus grand nombre d’enfants (19% des enfants du monde) et qui détient le record du plus grand marché de main d’œuvre enfantine au monde, a adopté en 2009 une loi sur le droit des enfants qui prévoit un enseignement dans les écoles primaires OBLIGATOIRE et GRATUIT pour les enfants de 6 à 14 ans.

Mais il est important de souligner que le rôle des familles et des communautés est primordial dans la mise en œuvre de cette loi, dans ce pays où règnent la hiérarchie des castes.

Dans son 3e roman (après « La Tresse » et « Les Victorieuses »), Laetitia Colombani nous amène en Inde. Pas celle des touristes avec ses temples majestueux, mais celles des coulisses, peuplée de mendiants, d’intouchables et d’illettrés. Ce pays sans perspective, où l’enfant est synonyme de main d’œuvre et les filles régulièrement victimes de viol.

Privées d’instruction, on leur ôte la principale clé qui mène à la liberté : L’EDUCATION !!!

Le Cerf- Volant entremêle trois portrait féminins, trois générations :

- LENA, une ancienne enseignante française (brisée par un drame personnel)

- LALITA, une petite fille d’à peine 10 ans, issue de la caste des Intouchables (caste méprisée du reste de la population qui les placent tout en bas de l’échelle, à la périphérie de l’humanité)

- et PREETI, « cheffe » d’une brigade féminine d’autodéfense qui vient en aide aux nombreuses victimes d’agression.

À travers ce livre bouleversant, Laetitia Colombani dénonce tous les freins à l’éducation des filles :

  • L’absence de certificat de naissance, rendant les filles sans identité juridique et ne pouvant pas s’inscrire à l’école.

    « Naître fille ici est une malédiction. Maintenir les filles dans l’ignorance est le plus sûr moyen de les assujettir, de museler leurs pensées, leurs désirs. »

  • Les traditions culturelles : l’éducation des filles n’a aucune importance car leur destin est d’être mariées jeunes et de s’occuper des tâches ménagères et des enfants.

« L’avenir d’une gosse de 10 ans ne les intéresse pas. Le sort des filles n’émeut personne. Elles sont abandonnées de tous, illettrées, asservies, dans un pays qui ne les aime pas. »

  • Les mariages précoces et forcés

« Aussi malheureux soient-ils, ces villageois ne sont pas prêts à renoncer aux coutumes dont ils ont hérité. Il est pourtant avéré que la pratique des mariages infantiles entretient le cercle de la pauvreté.»

  • L’ignorance des lois et du droit : les parents, n’étant parfois jamais allés à l’école eux-mêmes ne remettent pas en question les discriminations liées aux traditions culturelles de ne pas scolariser les filles. Les violations des droits des filles sont si répandues et normalisées que les sanctions sont rares.

« L’école est obligatoire en Inde comme ailleurs, une législation existe à ce sujet. Mais la loi ne veut rien dire ici. Personne ne la respecte et les forces de l’ordre se moquent de la faire appliquer. »

  • La pauvreté qui amène les parents à faire travailler leurs filles ou à les vendre.
« Léna comprend qu’il est là, le véritable ennemi, dans les foyers de ce village... »
  • Les grossesses précoces qui contraignent les adolescentes à quitter l’école.
  • À noter de plus, que dans certains endroits, les écoles ne répondent pas aux besoins des filles en matière de sécurité (exposition aux violences physiques, morales et aux abus sexuels à l’école et sur le trajet), ni d’hygiène (menstruations).

N’oublions pas que l’injustice de l’inaccessibilité à l’éducation pour les filles est un fléau mondial.

« Éduquer une femme, c’est éduquer toute une nation. »

Proverbe africain

Écrit par Vanina Chareyre

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