Plan de lutte contre les MSF

Le jeudi 6 février 2025, était la journée de lutte contre les mutilations génitales. La région Ile de France a réuni tous les acteurs de cette lutte pour signer un protocole de lutte, en présence d’Aurore Bergé, ministre française déléguée chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations. Parmi de nombreuses associations, Gynécologie sans frontières y était représentée par le docteur Laurence Pecqueux.

En France, c’est depuis les années 80, que les actions politiques ont été mises en place. A partir des années 2000, le remboursement de la chirurgie réparatrice et le développement des recherches ont débuté. En 2004, ce sujet a été intégré au Plan Violences et Santé.

L’objectif de ce protocole 2025-2028 est de renforcer le partenariat entre les différentes parties : justice, police, santé, éducation nationale, office français de protection des réfugiés et des apatrides, office français de l’immigration et de l’intégration. La collaboration avec les diverses associations qui œuvrent directement auprès des femmes permettra de briser le silence et les tabous qui entourent ces pratiques.

L’Ile de France concentre 50 % des femmes venant de pays à risque de mutilations sexuelles féminines, soit 139400 femmes en 2023, en particulier à Paris et en Seine Saint Denis.  Cela représente 1.3 % des femmes sur le territoire national mais 5.8 % en Seine Saint Denis.

Trente et un pays sont recensés à risque. Sept femmes sur dix arrivent du Cameroun, du Mali, du Sénégal et de la Cote d’Ivoire. Mais le docteur Pierre Foldes, chirurgien urologue précurseur de la réparation clitoridienne, a alerté sur de nouveaux pays pratiquant ces mutilations comme la Russie, l’Indonésie, l’Inde et la Tunisie.

Les chiffres montrent un recul des mutilations sexuelles féminines pour les femmes nées de parents issus des pays à risque, nées en France, mais l’attention doit être portée sur les nouvelles arrivées. Les femmes migrantes sont plus nombreuses qu’autrefois et l’évolution des pratiques locales est lente. En Guinée, par exemple 95 % des femmes sont excisées. Le docteur Foldes nous prévient aussi de nouvelles pratiques chirurgicales (et non traditionnelles) d’excision, qui nécessitent un diagnostic plus fin et un interrogatoire attentif aux récits des femmes.

Les mutilations sexuelles féminines n’entrainent pas seulement une atteinte à l’intégrité du corps mais une privation du plaisir féminin, des risques obstétricaux et infectieux, ainsi que des troubles psychologiques qui peuvent être sérieux. La prise en charge des réparations physiques doit donc aussi intégrer une prise en charge psychologique.

L’éducation nationale met en place des formations pour les formateurs d’enseignants pour diffuser les messages de prévention et d’accompagnement sans stigmatisation dans le cadre de l’EVARS (enseignement à la vie affective et relationnelle et à la sexualité).

Gynécologie sans frontières est active auprès des migrantes pour accompagner et protéger les femmes à risque. Sur le site de la Fondation GAMS, vous trouverez un livret d’information sur les mutilations sexuelles féminines et le Plan francilien de lutte 2025-2028 ainsi qu’un poster à utiliser dans nos pratiques auprès des migrantes.

 

Pour en savoir plus : 

https://drive.google.com/file/d/1Df4W4bbpx5wbTQRueDHRjyTksky6_4IN/view?usp=sharing

https://drive.google.com/file/d/1jfMalIKwvxuU7jj1XTAztu_utGZ_9oHl/view?usp=sharing

 

Écrit par Laurence Pecqueux

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