Colloque de l’AG de l’ANSFL (Association nationale des sages-femmes libérales)
22 ans après avoir publié « le Deuxième Sexe », Simone de Beauvoir, repart au combat et rédige avec son amie, l’avocate féministe Gisèle Halimi, une pétition signée par 343 femmes déclarant avoir recouru à l’avortement, alors interdit en France.
Sous l’impulsion du Mouvement de Libération des Femmes (MLF) créé en 1970, le « Manifeste des 343 » sera publié dans le « Nouvel Observateur » n°334 du 05/04/1971.
Il commence par ces phrases :
« Un million de femmes se font avorter chaque année en France.
Elles le font dans des conditions dangereuses en raison de la clandestinité à laquelle elles sont condamnées, alors que cette opération, pratiquée sous contrôle médical, est des plus simples.
On fait le silence sur ces millions de femmes.
Je déclare que je suis l'une d'elles. Je déclare avoir avorté.
De même que nous réclamons le libre accès aux moyens anticonceptionnels, nous réclamons l'avortement libre. »
Parmi ces 343 femmes, certaines sont connues, d’autres ne le sont pas.
Toutes ont eu le courage de braver une loi qui punit alors de 6 mois à 3 ans de prison l’avortement et sa « propagande ».
Ce Manifeste est un véritable exemple de désobéissance civile. Il est vécu comme un geste médiatique, comme un coup de tonnerre dans l’opinion publique, doublé d’un scandale retentissant.
2 ans après (le 05 Février 1973), ce sont 331 médecins qui rejoignent le combat en signant un autre manifeste également publié dans le « Nouvel Observateur » : le Manifeste des 331, signé par des médecins favorables à l’avortement et affirmant l’avoir déjà pratiqué.
Ce « Manifeste des 343 » ouvre la voie à l’adoption, quatre ans après, de la loi Veil, qui dépénalise l’avortement.


