Soins Obstétricaux et Néonatals d’Urgence

Burundi : Prévention, Formation et Prise en charge en faveur de la baisse de la mortalité maternelle.

2007-2011 : Traitement des fistules et Formations aux SONU

Dr Vastine T. formée par GSF, autonome devant les maladies handicapantes des femmes. Hôpital Rema. 2013.
Dr Vastine T. formée par GSF, autonome devant les maladies handicapantes des femmes. Hôpital Rema. 2013.

Les fistules obstétricales ou fistules vesico-vaginales (FVV) représentent le deuxième drame de l’accouchement dans les pays en voie de développement. Elles correspondent à une ouverture permanente et anormale entre la vessie et le vagin, entre le vagin et le rectum, voire d’une double fistule (vessie, vagin et rectum) conduisant à des fuites urinaires et/ou fécales continues. La fistule est la conséquence d’un travail obstétrical prolongé qui dure plusieurs jours, en l’absence de césarienne. Il s’agit d’un réel drame, un triple drame : drame maternel – le plus souvent l’enfant est mort au moment de l’accouchement du fait de la difficulté, drame médical – handicap permanent lié aux écoulements d’urines – et drame social car ces femmes sont le plus souvent répudiées.

Elles représentent la deuxième complication majeure de l’accouchement dans les pays en voie de développement.
On estime que chaque minute, dans le monde, 1 femme meurt en accouchant et 110 souffrent des conséquences de l’accouchement, dont les fistules obstétricales. Cela représente 20 à 50 millions de femmes dans le monde. Il y aurait au Burundi environ 1 000 nouvelles complications comme les fistules par an et quelques 10 000 femmes en souffriraient sans recevoir de traitement.
Cette pathologie exceptionnelle est le résultat de l’absence de prise en charge des accouchements ou de la prise en charge par des personnes non expérimentées. Les conséquences principales sont l’exclusion sociale liée à la mal odeur et à l’infertilité.

La prise en charge chirurgicale est difficile en raison de :
• l’absence de formation chirurgicale du personnel soignant
• l’absence de revenu de ces femmes répudiées, exclues et isolées, qui n’ont pas les ressources financières leur permettant un traitement chirurgical.
En 2007, GSF a commencé par travailler avec le CHU de Kamengé, à Bujumbura, la capitale du Burundi afin de soigner les femmes ayant une fistule obstétricale et de former des chirurgiens burundais. En parallèle de ce travail à la capitale burundaise, commence en 2010, une collaboration particulièrement fructueuse avec l’hôpital Rema, situé dans la province de Ruyigi, à l’Est du Burundi. Afin de prévenir les complications dramatiques des fistules pour les femmes burundaises, GSF a décidé de renforcer la formation des professionnels de la périnatalité. Elle a mis en place des formations aux Soins Obstétricaux Néonataux d’Urgence (SONU) avec pour objectifs de :
• réduire la mortalité maternelle (100 fois supérieure à celle de l’Europe),
• réduire les complications des accouchements (dont les fistules et les prolapsus génitaux) et les complications néonatales.

La méthodologie pédagogique consiste à faire des cours interactifs en partant des acquis et des pratiques habituelles des participants. Il s’agit ensuite d’apporter des messages concrets visant à éviter la mortalité maternelle et la morbidité maternelle.
Résultats obtenus :
• Guérison et réinsertion des femmes fistuleuses : plus de 300 femmes opérées avec plus de 80% de guérison. Cela représente 15 missions de deux semaines chacune, réalisées par les équipes GSF, sur la période 2007-2011.
• Mise en place de formations aux Soins Obstétricaux Néonataux d’Urgence (SONU) en 2010.

L’action de GSF a contribué, en particulier, à :

• Reconnaître les fistules comme un problème de santé publique au Burundi.
Impliquer les plus hautes personnalités du Burundi dans la prise en charge des fistules à travers la première dame du Burundi qui a décidé d’impulser la création d’un centre de référence pour la prise en charge des fistules au CHU Kamengé, à Bujumbura.
• Convaincre le gouvernement de la nécessité d’une prise en charge gratuite du traitement des fistules obstétricales, décision prise le 1er mars 2010 par le Gouvernement Burundais. Cette décision, exceptionnelle en Afrique, relève d’une véritable prise de conscience de la société burundaise, encouragée, notamment, par les actions de GSF auprès des patientes fistuleuses.

2011-2015 : Traitement des prolapsus génitaux, Compagnonnage chirurgical et Formations aux SONU

sonu1 Gynécologie Sans Frontières a passé un accord avec MSF Belgique afin de mieux s’organiser sur le terrain et de se diviser le travail. Désormais, MSF Belgique prend en charge les patientes fistuleuses à Gitega, au centre Urumori, qui est situé à 1h de route de l’Hôpital Rema. A Rema, GSF s’occupe aujourd’hui des prolapsus (déplacement vers le bas d’un ou plusieurs organes du pelvis féminin) ou descentes d’organes, qui sont des cas encore plus répandus que les fistules au Burundi.

Aujourd’hui, la moitié des cas de prolapsus opérés à l’Hôpital Rema sont adressés par MSF Belgique. L’objectif des équipes GSF est également de former des médecins généralistes à la chirurgie gynécologique voies haute et basse. Depuis décembre 2012, un système de vidéotransmission a été mis en place par GSF afin de mieux encadrer les médecins locaux.
En parallèle, GSF continue de dispenser des formations pour les soins obstétricaux néonataux d’urgence (SONU) afin de former une centaine d’infirmiers et une trentaine de médecins issus des 4 provinces de l’Est du Burundi. L’objectif étant de faire de l’Hôpital Rema un centre de référence au niveau de la prise en charge obstétricale et chirurgicale.

Résultats obtenus :
• Depuis août 2012, une centaine de femmes souffrant de prolapsus et d’autres pathologies gynécologiques ont été opérées au cours de trois missions. Cela représente parfois 4 opérations par jour. Au cours de cette même période, un médecin généraliste burundais a été formé à la chirurgie gynécologique à l’Hôpital Rema sous la supervision des équipes GSF. Ce dernier sera capable de prendre en charge les fistules à Gitega lors du départ de MSF Belgique fin 2014. Il est prévu de former un nouveau médecin généraliste à la chirurgie gynécologique dès octobre 2013.

• Depuis avril 2010, 5 missions SONU de deux semaines chacune ont été réalisées.
L’action de GSF contribue à réduire les complications liées aux accouchements (dont les prolapsus et les fistules) et les complications néonatales. A court et long-terme, elle participe à la diminution de la mortalité maternelle.
Depuis l’ouverture de l’Hôpital Rema en 2008, aucune mort maternelle n’est à déplorer. Les équipes GSF ont toujours été soutenues et aidées dans leur travail par Marguerite BARANKITSE, créatrice de l’Hôpital Rema et fondatrice de la Maison Shalom (http://www.maisonshalom.org/). C’est grâce à son investissement que GSF peut travailler et transmettre dans les meilleures conditions possibles.

Prévision 2013-2015 : 2 missions SONU par an et 2 missions « Compagnonnage et Prise en charge des prolapsus » par an.
La prochaine mission « Compagnonnage et Prise en charge des prolapsus » est prévue pour octobre 2013. L’équipe GSF a comme objectif de réaliser 40 à 50 interventions chirurgicales et de former un nouveau médecin.

>> En savoir plus sur nos missions au Burundi.

Haïti : Formation SONU et Urgences Obstétricales à Port-au-Prince

refechanceEn 2012, GSF s’est rendue une troisième fois à Port au Prince et a identifié une maternité susceptible d’accueillir les formations théoriques en santé maternelle, suivies de formations pratiques. Il s’agit de la maternité Isaie Jeanty de l’Hôpital Chancerelles, qui compte 7 000 naissances par an, située dans l’un des quartiers défavorisés de Port-au-Prince. GSF a alors organisé en octobre 2012 une première mission de formation centrée sur la formation aux soins obstétricaux néonataux d’urgence (SONU) et sur les urgences obstétricales au sein de la maternité de Chancerelles. En décembre 2013 est prévue une deuxième mission dans la continuité de la précédente.

>> En savoir plus sur nos missions à Haïti.

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