La mission Solisafe-Camifrance

D’où je viens

Cela fait exactement 2 ans que je suis coordinatrice de mission pour Gynécologie Sans Frontières. Je suis d’abord arrivée en tant qu’alternante, dans le cadre d’un master de Management et Administration des entreprises à Nantes, après une licence de philosophie et un master en éthique médicale. A l’entretien pour ce master on m’a demandé où je souhaiterais faire mon alternance, idéalement. J’ai répondu qu’idéalement j’aimerais travailler dans une ONG. Et cet idéal se réalisa quelques mois plus tard quand la responsable du master m’a parlé de Gynécologie Sans Frontières. Quelques échanges avec GSF plus tard, me voilà au siège, alors à Nantes, en septembre 2023.

Les débuts à GSF

Les débuts à GSF furent marqués par beaucoup de découvertes, d’apprentissages, sur l’association mais aussi sur la prise en charge des femmes exilées en France. Il y a toutes les abréviations avec lesquelles il a fallu se familiariser, notamment les différentes structures d’hébergements avec lesquelles nous établissons des partenariats : CADA (Centres d’accueil pour demandeurs d’asile), HUDA (Hébergement d’Urgence pour Demandeurs d’Asiles), PRAHDA (un peu plus compliqué à retenir celui là : Programme d’Accueil et d’Hébergement des Demandeurs d’Asile), CHU (un peu trompeur celui-là : Centre d’Hébergement d’Urgence) et autant d’autres types de structures hébergeant des demandeu·r·se·s d’asiles ainsi que leurs enfants, ou des personnes en situation de grande précarité. Dans ces structures les intervenant·e·s et assistant·e·s sociaux les accompagnent dans leurs démarches, et proposent des animations et des interventions, qui permettent pendant quelques heures de les sortir de leurs préoccupation administratives, parfois de leur isolement, d’avoir un temps pour elles et eux.

Les interventions des bénévoles

C’est justement ce que proposent les bénévoles de la mission Solisafe-CamiFrance (SOLidarité SAnté FEmmes). En effet au-delà d’être des interventions d’information et de promotion de la santé, les ateliers collectifs sont également un moment pour les femmes de se retrouver entre elles, d’échanger sur des expériences vécues, de se recentrer sur elles, leur santé, leur corps, leur bien-être. D’autres interventions peuvent être proposées : entretiens individuels : pour les primo arrivantes ou celles qui ont déjà participé à un atelier : recueillir l’histoire de vie et les informations concernant leur santé, leur besoin pour qu’elles soient accompagnées au mieux, parler de leur grossesse et de l’accouchement ; consultation de gynécologie : pour les femmes sans couverture santé, les aider à revenir dans un système de soin : à Paris, Aix, Draguignan ou encore Calais ; formation aux professionnel·le·s des structures : sur les Mutilations Sexuelles Féminines, les soins et suivi gynéco, la contraception...

L’accompagnement des bénévoles

L’une de mes principales mission est l’accompagnement des bénévoles. Cela passe tout d’abord par leur recrutement dans les spots en besoin, puis leur mise en lien avec les référentes du spot en question afin de les intégrer à l’équipe en place. L’accompagnement concerne également la mise en lien avec les structures partenaires, ou la recherche de nouveaux partenaires pour les spots en création ou en développement. C’est aussi l’organisation de réunions trimestrielles en visio pour faire un point, faire remonter des difficultés ou des questionnements, transmettre les nouveautés, avec tous·te·s les bénévoles de la mission. Il y a également l’organisation de formation animées par des bénévoles de GSF : animation d’atelier, dépistage des violences faites aux femmes. Le but est que les bénévoles soient bien intégré·e·s et ne se sentent pas seul·e·s dans cette mission peu ordinaire et parfois difficile.

Un grand merci à tous·te·s les bénévoles de cette mission, à tous·te·s les administrateurices GSF, pour leur engagement et pour m’avoir accueillie dans cette belle aventure. Et à toutes celles et ceux qui hésiteraient, rejoignez-nous !

Quelques témoignages :

Les ateliers permettent un temps d’échange et d’écoute avant tout. Au début, l’ambiance est souvent feutrée car les femmes s’observent, m’observent moi aussi et osent peu s’exprimer. Puis au fur et à mesure elles prennent la parole (souvent dans plusieurs langues) posent des questions même très intimes, font des remarques sur les sujets abordés. Elles posent des questions qu’elles n’ont probablement jamais osé poser, la parole se libère et les fous rires s’enchainent.

Valérie G., SF spot de Nancy

Les sujets les plus demandés sont "Les violences faites aux femmes", "les mutilations génitales" mais nous avons également initié un nouveau diaporama sur la santé en général avec des focus sur la santé des femmes et des enfants en particulier dans un contexte de précarité. Nous continuons aussi à échanger sur la contraception, à la demande des résidentes et/ou des référentes éducatrices. Les échanges sont riches et enrichissants pour tous, y compris pour nous, intervenants.

Aline D., SF, Noyon-Compiègne

 

Écrit par Juliette Fleury

 

La collecte se poursuit

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