Le droit de vote des femmes

Aujourd’hui le droit de vote paraît tout à fait banal.

Nous, femmes, considérons cela comme la normalité.

Mais le droit de vote n’a pas toujours été chose commune.

Aujourd’hui une femme qui n’a pas le droit de vote et dont la moindre action dépend de son mari, ça peut paraître impensable

Il y a 80 ans, l’article 17 de l’ordonnance du Comité français de la libération nationale octroyait le droit de vote aux Françaises.

C’était le 21 avril 1944, bien après la plupart de leurs voisines européennes (Finlande 1906, Norvège 1913, Royaume Uni 1918, Irlande 1918, Russie 1918, Allemagne 1919, Suède 1919, Espagne 1931, Turquie 1934). C’est en effet, la Finlande qui a fait entrer l’Europe dans la modernité démocratique en 1906.

- En Océanie, ce sont les NéoZélandaises les pionnières en la matière avec un droit acquis dès 1893 ;

- En Amérique, l’Uruguay ouvre le bal en inscrivant le droit de vote égalitaire dans sa constitution en 1917 ;

- En Asie, la Mongolie en 1924.

Dans chacun de ces pays, ce droit a été acquis après des décennies de lutte de la part des femmes.

Il est important de souligner que le droit de vote ouvert aux femmes n’est pas toujours celui de TOUTES les femmes.

Il a souvent été conditionné à un statut social, un niveau d’éducation, d’âge, de fortune. L’inclusion des femmes autochtones est encore moins évidente. De plus, certains pays dissocient le statut de femmes électrices et celui d’éligibles.

Très souvent, quand les femmes accèdent au droit de vote, c’est à l’occasion d’un grand bouleversement sociétal de leur pays (la fin des 1ere et 2nde guerre mondiale, effondrement empires germanique, prussien…)

 

« Les Femmes n’ont pas obtenu le droit de vote... en votant»             
  

Au Royaume- Uni, comme dans de nombreux pays, c’est grâce à leur combat déterminé, que les femmes britanniques obtiendront le droit de vote en 1918.

En 1897, Millicent Fawcet (1847- 1929) fonde la National Union of Women’s Suffrage Societies (NUWSS) afin d’obtenir le droit de vote des femmes.

Elle rassemble sous une même bannière des groupes de campagne pacifiques. Les promesses électorales non tenues se succèdent. L’heure n’est plus au dialogue mais à l’action.

Bloqué par la frange conservatrice du Parlement, le mouvement se radicalise en 1903, avec la création à Manchester du Women’s Social and Political Union (WSPU) par Emmeline Pankhurst (1958 - 1928).

Ses militantes sont alors désignées sous le nom de Suffragettes. Ces féministes ultra radicales optent pour de nouvelles formes d’action parfois violentes et illégales, organisent des meetings, des manifestations dans le but de se faire connaître de l’opinion publique et de forcer le gouvernement à considérer leurs revendications.

Lisa Lugrin et Clément Xavier, nous racontent à travers leur roman graphique « Les Jujitsuffragettes: Les Amazones de Londres» le combat de ce mouvement féministe, déterminé à se défendre.

Les auteurs rappellent qu’à notre époque où certaines estiment les féministes trop extrémistes, leurs prédécesseuses d’il y a un siècle n’hésitaient pas à casser des vitrines, poser des bombes et répondre aux coups pour faire valoir leurs droits.

Ils nous amènent à Londres dans les années 1910, durant lesquelles les suffragettes affrontent la répression policière. Leur arme : retourner la violence des attaquants contre eux-mêmes, grâce au Jujitsu.

Ce récit engagé est centré sur Edith Garrud (1872- 1971), pionnière de ce sport en Grande Bretagne. Son histoire d’enseignante en arts martiaux va vite s’imbriquer à la lutte des femmes pour obtenir le droit de vote.

Edith Garrud va alors former au jujitsu les gardes du corps d’Emmeline Pankhurst, surnommées Les Amazones.

Le roman graphique « Les Jujitsuffragettes» est un bel hommage à ces femmes sans qui, le droit de vote n’aurait jamais été obtenu.  Ce récit très bien rythmé et richement documenté par des illustrations d’époque rappelle un de ces épisodes de l’histoire intense des mouvements féministes.

Juste après son décès, le 14 juin 1928, un groupe de suffragettes crée un fonds afin d’ériger un mémorial. Deux années plus tard, une statue en bronze est inaugurée à son effigie, dans le parc public Victoria Gardens Tower. Le Parlement se dresse derrière elle. L’endroit choisi est hautement symbolique.

A plusieurs reprises, des parlementaires britanniques ont exprimé le souhait de déplacer cette statue dans la cour du Regent’s University London (Université privée).

Pour sa sécurité, le monument s’est vu attribuer le 31 décembre 2018, le classement « Grade II » par la commission des monuments historiques, qui en interdit la destruction, l’altération ou le déplacement.

La lutte continue… !

La collecte se poursuit

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