Mission au Bangladesh

Le Bangladesh. Quelle découverte !  « Crowded » ... Je crois que c’est le mot que j’ai appris aux cours de mes nombreuses heures passées sur Duolingo ces derniers mois, le plus adapté pour décrire ce pays.
Le Bangladesh c’est un pays plein de patientes à l’IMC inférieur à 15, ce sont des bébés aux yeux sombres et aux très grands sourires, des enfants aux chaussures trouées et... des touks touks !

En tant qu'interne en gynécologie-obstétrique, cette première expérience humanitaire me paraît parfaitement adaptée. Une équipe compétente et expérimentée, un programme chirurgical gynécologique réglé, une durée restreinte, un pays inconnu…
Une nuit à Dacca pour découvrir ses ruelles, son vacarme, ses enfants livrés à eux-mêmes et sa chaleur moite.
Découverte de la campagne en voiture puis en bateau pour arriver enfin à Saiakandi, petit village du nord du Bangladesh sur le bord du Brahmapoutre, impressionnant fleuve de 3000 km de long, arrivant tout droit de l’Himalaya et se jetant quelques centaines de kilomètres plus au sud, dans le Gange sacré des Hindous. C’est ici que l’immense ONG Friendship a décidé d’installer l’un de ses hôpitaux flottants. Cette ONG se consacre à la santé des Bangladais et Bangladaises en leur offrant des soins de première nécessité et des consultations avec des soignants locaux. Malheureusement, le peu de médecins formés s’orientent plutôt vers les grandes villes et pratiquent des tarifs inabordables pour la majorité de la population. C’est ainsi que la présidente de Friendship Runa Khan, il y a plusieurs années s’est investie pour la santé de ses compatriotes dans un pays à la situation politique instable, puisqu’en août 2024 la première ministre a été chassée de son palais par les étudiants de la capitale Dacca du fait de différentes injustices. Depuis, Mme Khan a créé de très nombreux partenariats à travers le monde dont celui qui m’a amené ici, avec Gynécologie Sans Frontières, qui nous donne l’occasion de mettre notre temps notre savoir et notre énergie au service de cette population. C’est ainsi qu’en réalisant en juin 2024 la Formation à la Gynécologie Obstétrique Humanitaire dispensée par Gynécologie Sans Frontières j’ai rencontré Anne Marie Lechartier et Françoise Bayoumeu, respectivement gynécologue obstétricienne et anesthésiste, disposant d'une solide expérience humanitaire. Cette belle équipe part une à deux fois par an réaliser des sessions chirurgicales sur l’un des bateaux de Friendship. Tout naturellement Anne Marie m’a proposé de partir avec elles devant mon intérêt certain pour la chirurgie gynécologique par voie basse afin de m’enseigner une technique de prise en charge du prolapsus ne nécessitant que quelques fils et quelques instruments ! Formation en contrepartie de laquelle je m’engage à repartir avec GSF à l’avenir.
Nous étions pour cette mission accompagnés de Françoise, anesthésiste, de Gwendoline, sage-femme et de Pierre, pédiatre. Et c’est donc de nombreuses heures passées en consultation pour Pierre, en bloc opératoire pour nous quatre, épaulés par tous les « medical assistant » du bateau ayant le rôle d’infirmier de bloc opératoire ou d’infirmière du service de gynécologie.
Les tâches sont bien vites réparties, Anne Marie et moi opérons toute la journée accompagnés de Françoise qui joue son rôle de médecin anesthésiste épaulée par Gwendoline qui endosse merveilleusement le rôle d’infirmière anesthésiste associée à celui d’infirmière gynéco ce qui lui permet de créer un contact unique avec les patientes leur entourage et le personnel soignant.
Les sorties et promenades ne se feront qu’accompagnés et nous avons alors quelques fois l’occasion de découvrir les alentours lorsque nous terminons le bloc avant la nuit.
L’expérience fut enrichissante, émouvante et dépaysante. C’était pour moi une première fois en Asie et a fortiori au Bangladesh et il ne sera désormais plus possible de penser à ce pays sans le voir à travers le prisme de cette mission.
Un grand merci à GSF.

Écrit par Léo Lachkar

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