À Calais, le quotidien des exilés empile les absurdités d’une politique migratoire à bout de souffle. Chaque jour, les mêmes scènes se rejouent, tragiques ou burlesques dans leur incapacité à créer de l’ordre ou de l’humanité.

Yann Moix, pendant près de 9 mois, a posé sa caméra au plus près des exilés et des Calaisiens.

Pour le sixième volet de "Réfugiés", la série d’"ARTE Reportage", l’écrivain Yann Moix s’est rendu à Calais, au cœur d’une situation inextricable mettant aux prises migrants, habitants et forces de l’ordre.

Depuis le démantèlement de la dernière "jungle" de Calais à l’automne 2016, les exilés n’ont plus de lieu où se rassembler avant de tenter un passage vers l’Angleterre. C’est dans cette situation quasiment inédite que l’écrivain et réalisateur Yann Moix s’est immergé, caméra au poing, pendant huit mois. De l’automne 2017 au printemps 2018, à visage découvert, et donc souvent pris à partie ou chaleureusement salué par les habitants, qui reconnaissent en lui le chroniqueur télé au verbe acide, il est allé à maintes reprises dans ce "nulle part", cette "souricière", comme il l’appelle.

Réalité complexe
Dans les dunes, les sous-bois, les bretelles d’accès au port, de jour comme de nuit, il filme avec empathie les "exilés" – terme qu’il préfère à celui de "migrant" –, recueille la parole des Calaisiens et des forces de l’ordre, révélant la complexité d’une réalité qui suscite compassion ou rejet mais ne laisse personne indifférent. Faisant preuve de sensibilité, d’humour malgré le désespoir, et d’humilité en se mettant dans la peau d’un témoin candide, Yann Moix dévoile ainsi l’inhumanité des conditions de vie de ces femmes, ces enfants et ces hommes, livrés à eux-mêmes ainsi qu’aux forces de l’ordre, chargées de les repousser toujours un peu plus loin. Mais pour aller où ?

 

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