Rencontres lors de la promotion de la santé des femmes victimes de violences
Organisée par l’Association des Travailleurs Maghrébins en France (ATMF) – 22 février 2025, Aix-en-Provence
L’après-midi a débuté par une allocution de Nacer, président de l’antenne locale de l’ATMF, accompagné de Madame Shreiner Saïda, qui nous avait sollicitées pour participer à cet événement.
Les activités et échanges
Une fois les stands installés, nous étions prêtes à accueillir les femmes, les enfants, ainsi que… trois maris ! Vous pouvez d’ailleurs apercevoir notre présidente Florence Comte et notre nouvelle bénévole, Claudine Demeyere, toutes les deux sage-femmes. Moi, Jacqueline Castany, médecin généraliste sexologue, je suis le photographe pour l’occasion. Les participant.e.s sont venu.e.s nous poser des questions sur la vaccination, suscitant des échanges animés, y compris avec une antivax ! Beaucoup de visiteuses s’interrogeaient sur notre présence en tant que "gynécologues". Ce fut l’occasion d’expliquer les actions de notre association à l’échelle nationale : repérage des violences lors de consultations gratuites, aide et accompagnement des femmes victimes.
Nous avons également présenté le violentomètre, un outil de prévention au sein des familles, permettant d’identifier les comportements inacceptables et d’ouvrir le dialogue avec les adolescents. Certaines grands-mères, d’abord peu concernées, ont pris conscience du rôle clé qu’elles pouvaient jouer en tant qu’écoutantes et soutiens auprès de leurs petits-enfants.
Les autres associations présentes
- Le Planning Familial : Le travail des bénévoles nous a interpellées. Elles interviennent une fois par semaine au centre d’IVG, accompagnant les femmes après leur consultation pour IVG médicamenteuse, créant ainsi un espace propice aux révélations de violences.
- La Cimade : Cette association apporte une aide juridique précieuse. Il a été rappelé qu’en cas de divorce, une femme ayant obtenu un titre de séjour pour rapprochement familial pouvait le perdre dès le prononcé du divorce, parfois signalé très tôt par le mari aux autorités. Un accompagnement en amont est donc crucial.
- Une sociologue de l’université d’Aix-Marseille était à l’écoute des femmes subissant des violences psychologiques en attente de regroupement familial.
- Une esthéticienne et une masseuse ont offert un moment de bien-être, libérant parfois la parole à travers leurs soins.
Un bilan riche en échanges
Au-delà des rencontres et des interventions, cette journée a été marquée par la rencontre avec Saïda, une militante engagée dont le leitmotiv est : "Je veux lutter avec les hommes pour les femmes."
Née au Maroc à une époque où la liberté des femmes était restreinte, elle raconte :
"J’ai eu la chance de reprendre mes études et de venir en France grâce à mon frère... Mais avant cela, j’ai vécu un mariage arrangé avec un cousin à Fès, la veille de mon bac. Peut-être que mon engagement vient du fait que mon ex-mari m’a répudiée."
Elle se défend cependant d’un militantisme féministe opposé aux hommes :
"Je dis ne pas être féministe, car je ne suis pas en guerre contre les hommes, au contraire..."
Lorsqu’on lui demande ce qui a déclenché son engagement, elle murmure :
"C’est souvent un événement qui pousse à l’action."
Un appel à la résistance
La journée s’est conclue sur un message fort : face aux nouvelles lois en France qui menacent non seulement les immigré.e.s mais aussi les droits durement acquis des femmes, il est essentiel de rester mobilisé.e.s et de continuer le combat.
Écrit par Jacqueline Castany


