Sororité : Hommage olympique aux femmes

Le 26 juillet 2024, la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques a offert une mise en scène en plusieurs tableaux. L’un d’entre eux s’appelait « SORORITE ». Je me suis « amusée » à interroger des personnes de mon entourage pour savoir combien connaissaient ce terme avant le 26 juillet... Peu...!

J’aime ce mot « Sororité », ce terme qui désigne les liens entre les femmes qui se sentent des affinités, qui ont un vécu partagé dû à leur même condition féminine. Il est pour certains l’équivalent féminin de fraternité.

C’est lors de ce « tableau Sororité » que 10 grandes figures féminines françaises ont été mises à l’honneur, et ont pris place, sous forme de statues dorées à leur effigie, devant l’assemblée nationale jusque-là ornée exclusivement de sculptures masculines.

La France réputée pour son riche patrimoine culturel, son héritage révolutionnaire et son influence mondiale en politique et en philosophie a été façonnée entre autres par de nombreuses figures historiques féminines dont l’apport a été inestimable.

Mais qui sont ces 10 figures emblématiques féminines ?

Si certaines ont été de ferventes militantes féministes du XXe s connues de toutes et tous, certaines ont été des pionnières dans leur domaine.

En honorant de telles personnalités, l’évènement souligne l’importance de l’égalité des genres, non seulement dans le sport mais également dans tous les aspects de la société.

C’est avec plaisir mais grande difficulté, que je vais tâcher de vous les présenter ou de vous faire quelques rappels sur leur parcours unique.

  • CHRISTINE DE PIZAN (1364- 1431)

Philosophe, poétesse et écrivaine du XVe siècle, sa plume lui sert d’arme pour combattre les préjugés et l’injustice de son époque, notamment à travers des œuvres telles que La Cité des Dames, où elle défend la cause des femmes avec une vigueur sans précédent.

Elle est considérée comme la première femme de lettres française.

  • JEANNE BARRET (1740- 1807)

Femme passionnée par la botanique, elle travaille auprès du célèbre naturaliste et botaniste français Philibert Commerson. Ce dernier, nommé botaniste du roi Louis XVI est recommandé pour un voyage autour du monde à la recherche de territoires inconnus, organisé par la France en 1766 sous le commandement de Louis de Bougainville. P. Commerson souhaite alors que Jeanne Barret l’accompagne mais comme les femmes n’étaient pas autorisées à naviguer sur les navires de la marine française, elle se déguisera en homme, changera son nom en Jean, se bandera la poitrine, et portera des vêtements amples. Il faudra attendre 2 siècles pour que la reconnaissance mondiale de son tour du monde et de ses découvertes lui confère la célébrité qu’elle n’a jamais eue de son vivant. Elle a significativement contribué à la collecte et l’identification de nombreuses espèces de plantes.

  • OLYMPE DE GOUGES (1748 - 1793)

Pionnière des droits de la femme, figure incontournable de la Révolution française. Elle fut la première à rédiger un manifeste sur les droits des femmes. Elle est l’auteure de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne en 1791, en réponse à la Déclaration des droits de l’homme en 1789. Courageuse visionnaire et infatigable militante pour l’égalité des sexes, elle est guillotinée en 1793.

  • LOUISE MICHEL (1830- 1905)

Militante anarchiste et féministe française, elle est l’une des protagonistes de la Commune de Paris et a mis en avant le drapeau noir, symbole de l’Anarchisme. Elle a été emprisonnée de nombreuses fois pour son militantisme politique. Ardente défenseuse de la justice sociale, et des droits des femmes en France, elle s’implique dans la commune de Paris pendant laquelle elle prolonge son combat en faveur de l’éducation populaire et revendique la participation des femmes à l’action politique. Condamnée à dix ans de réclusion au bagne en Nouvelle- Calédonie, elle fut l’une des seules déportés politiques à prendre la partie des Kanak et à s’intéresser à leur culture. Louise Michel a aussi initié là-bas une réflexion sur le colonialisme et l’impérialisme, en lien avec son engagement féministe et anarchiste.

  • ALICE GUY (1873- 1968)

Elle est considérée comme la pionnière du cinéma avec son long métrage La Fée aux choux sorti en 1896.

En 1906, elle réalise un court métrage intitulé Les résultats du féminisme montrant l’organisation domestique inversée. Elle fonde sa propre société de production aux États Unis La Solax Company.

 

  • ALICE MILLIAT (1884- 1957)

Nageuse, hockeyeuse et rameuse française connue pour son militantisme en faveur de la reconnaissance du sport féminin de haut niveau. Très rapidement, elle réclame l’admission des sportives à toutes les épreuves des JO. Mais en 1919, le Conseil International Olympique (CIO), entièrement masculin, refuse la féminisation des épreuves d’athlétisme aux Jeux d’Anvers en 1920. Il en faut toutefois plus pour décourager cette militante, elle est à l’origine de la Fédération Sportive Féminine Internationale (FSFI). Entre 1922 et 1934, la FSFI organise quatre Jeux mondiaux féminins, le terme d’olympiques ayant été interdit. En 1925, Pierre de Coubertin quitte la direction du CIO. Grâce à son lobbying, les JO d’Amsterdam de 1928 ont vu une augmentation significative du nombre de disciplines ouvertes aux femmes. Jusqu’alors le rôle des femmes était essentiellement de décorer les vainqueurs !!! Alice Milliat restera une figure clé du sport féminin et militante déterminée pour la reconnaissance des athlètes féminines.

  • PAULETTE NARDAL (1896- 1985)

Née en Martinique, militante engagée pour la cause noire aux côtés de sa sœur Jeanne Nardal, elle est la première femme noire à étudier à la Sorbonne. Son engagement pour le dialogue interculturel et la reconnaissance des contributions des noirs à la culture mondiale a grandement influencé le développement du mouvement de la Négritude dont elle est une des pionnières. En 1945, elle fonde le Rassemblement des femmes à inciter les Martiniquaises à voter. Intellectuelle, journaliste et écrivaine martiniquaise, elle est une pionnière du féminisme noir.

 

  • SIMONE DE BEAUVOIR (1908 - 1986)

Philosophe et écrivaine elle est considérée comme une figure emblématique du féminisme. En 1949, elle publie le « Deuxième Sexe » qui est une analyse révolutionnaire de l’oppression des femmes : OEUVRE MAJEURE DU FEMINISME.

 

  • SIMONE VEIL (1927 - 2017)

Ministre de la santé en 1974 sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing, elle est une figure majeure politique. Elle fait adopter la loi dépénalisant l’IVG en 1975, et pénalisant le viol en 1980. Engagée dans la construction européenne, elle devient la première femme présidente du parlement européen. Elle deviendra la 5e femme à entrer au Panthéon en 2018. Son parcours a été jalonné de plaidoyers retentissants à l’origine de progrès sociaux majeurs.

  • GISELE HALIMI (1927- 2020)

Avocate au barreau de Paris, militante féministe, femme politique, elle a défendu dans ses procès et dans les médias des valeurs féministes antiracistes et anti-impérialistes. En 1972, elle remporte un procès historique à Bobigny. Elle défend alors une adolescente de 17 ans, Marie-Claire Chevalier, jugée pour avoir avorté après un viol, ainsi que sa mère, qui l’avait aidée dans cette procédure, alors illégale en France. Elle contribue à l’instauration de la loi Veil concernant la dépénalisation de l’IVG en 1975.

1900 -2024 : UN LONG CHEMIN VERS LA PARITE

Le cheminement des femmes vers la parité aux Jeux Olympique est un marathon !!

 

Bannies des arènes et des tribunes durant l’Antiquité, absentes des premiers jeux de l’ère moderne en 1896, les premières participantes n’étaient que 22 aux JO de Paris en 1900, (pour 975 hommes) péniblement autorisées à concourir dans quelques épreuves (tennis, golf, voile, croquet et équitation).

Paris 2024 marquera la première édition des Jeux Olympiques où l’égalité des sexes sera pleinement respectée avec un nombre égal de participants hommes et femmes : 571 athlètes français, 282 femmes et 289 hommes.

L’égalité des genres sera l’un des thèmes centraux des JO Paris 2024, se manifestant par une cérémonie paritaire.

 

Cet évènement historique vise à promouvoir la sororité et la solidarité féminine, tout en soulignant l’importance de la visibilité des femmes dans l’espace public.

L’égalité des genres sera l’un des thèmes centraux des JO Paris 2024, se manifestant par une cérémonie paritaire.

Merci aux Jeux Olympiques de Paris 2024 d’avoir su mettre en lumière ces destins EXTRAORDINAIRES…

Écrit par Vanina Chareyre

La collecte se poursuit

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