Comme dans la vraie vie, celle que nous menons, vous et nous, le paysage associatif nait d’une belle idée altruiste, généreuse et bienveillante, se nourrit de belles rencontres, se construit autour de grands challenges et de belles résolutions, vit de grands moments de doute et parfois se surprend à un sentiment d’invulnérabilité, s’établit dans la société, prospère et s’attache à la transmission des acquis pour le futur.  Des parcours simples ou plus sinueux que nous espérons tous le plus long possible afin de satisfaire notre volonté de bien faire, de donner & de recevoir, de se sentir utile, d’avoir sa place. 

L’état des lieux : Gynécologie Sans Frontières se reconnaît dans ce parcours et fêtera ses 28 ans en octobre prochain. Un peu plus d’un quart de siècle qui a vu naître, grandir et s’épanouir un magnifique collectif, reconnu sur la scène nationale et internationale. Toutes nos actions et bilans démontrent de l’indiscutable place de GSF dans les actions pour la santé des femmes : Humanitaire, Formations, Exil, Violence. 

Le constat : Ebauché dans la newsletter de juin dernier, Gynécologie Sans Frontières se débat depuis des mois pour sa survie, répondant à de multiples appels à projets, rencontrant des bailleurs privés et les autorités ministérielles afin d’obtenir les soutiens financiers nécessaires aux maintiens des actions de santé publique conduites : CamiFrance, au développement des axes de formation des professionnels de santé à la prise en charge des VFF, à l’accomplissement des missions humanitairesIl ne se passe rien… Nous constatons de jour en jour notre affaiblissement et nous serons bientôt victime d’un AFC : accident financier conjoncturel. 

La conjoncture : Nous faisons bien sûr le constat depuis notamment la crise Covid 19 de moindres soutiens financiers des particuliers en lien avec la conjoncture entrainant un affaiblissement des adhésions et des dons ; De l’appauvrissement des subventions publiques (moins de 15 % de notre budget depuis 10 ans) ; De la multiplication des causes à défendre, notamment en faveur du climat et de l’impact écologique, thème que retiennent, à juste titre, beaucoup de fondations, bailleurs potentiels. Et l’Humain dans tout ça, celui qui est à notre porte, celui qui est à l’autre bout du monde ? 

L’engagement GSF : Une gestion irréprochable, certifiée depuis près de 10 ans par un commissaire aux comptes, des résultats concrets sur toutes les missions déployées, une innovation numérique engagée sur fonds propres de l’association, consacrant la plateforme CamiFrance et la plateforme Violence Santé Femme.  Notre volonté : démontrer de l’indispensable nécessité d’avoir des outils conçus par des professionnels d’expertise sur les sujets de la prise en charge des personnes issues de l’exil et des victimes de violences. De défendre la charte éthique de GSF « former, accompagner, sans se substituer » et de prioriser la formation par compagnonnage à la substitution dans nos missions internationales afin de rendre autonome après notre départ, nos homologues professionnels de santé. Une démarche éco-responsable bien avant l’heure. 

La seule recherche de financements n’est pas suffisante et bien sûr nous travaillons également assidûment depuis de nombreuses semaines sur le projet associatif 2023/2024 afin de réorienter les projets, minimiser les coûts de fonctionnement, repenser la communication numérique etc. 

Notre pronostic vital est engagé et septembre sonne l’heure de la mise en place de la « procédure d’alerte » probablement ordonnée par le commissaire aux comptes. Une première échéance difficile à vivre et à accepter et qui mobilise toute notre énergie afin de trouver une alternative à l’échéance annoncée. 

Allons-nous devoir nous résoudre à accepter la disparition de Gynécologie Sans Frontières ? A devoir abandonner toutes les initiatives et les combats menés, en faveur de la santé des femmes, en France et dans le Monde ? Devoir répondre au légitime sentiment d’abandon que l’arrêt de nos actions va susciter ?

Non résignés mais très affaiblis, nous poursuivons notre combat. Le fabuleux maillage que représente la communauté GSF, vous toutes et tous, doit solliciter ses contacts, son réseau afin de nous sortir de ce mauvais pas afin de retrouver une stabilité et les ressources pour renaître. 

Gynécologie Sans Frontières, c’est surtout une équipe, des bénévoles, dont l’ensemble des actions sont coordonnées par des administrateurs et des salariées que vous connaissez, une proximité relationnelle amicale et professionnelle. 

Nous sommes vos obligés. A vous toutes et tous qui êtes engagés à nos côtés, qui nous suivez, qui nous soutenez, nous vous devons d’être honnête sur la santé financière de Gynécologie Sans Frontières, sur la réflexion engagée. Un appel à l’aide, une urgence. 

Merci 

L’équipe de Gynécologie Sans Frontières 

Administratrices, Administrateurs & Salariées