Aujourd’hui 24 mai, 3 mois que la guerre sévit en Ukraine. La guerre déclarée le 24 février n’est pas seulement une histoire d’Hommes, elle entraîne, abime, balaye dans son souffle les existences de civils, de femmes et d’enfants. Dans un quotidien chargé, de souffrances, de peurs, d’horreurs, que l’Histoire se chargera de qualifier, la vie continue…

Aujourd’hui 24 mai, Gynécologie Sans Frontières rend compte des actions engagées pour venir en aide aux femmes ukrainiennes, dans leur vie de femmes, de mères.

En France

Accueil et accompagnement des femmes ukrainiennes exilées en France via nos actions locales au sein de la mission CamiFrance.

GSF depuis 2015 mène une mission humanitaire d’urgence en France pour venir en aide aux femmes et enfants exilés en France. La mission « CamiFrance » consiste « à aller vers » et « à prendre soin », des femmes et des enfants dans les camps de réfugiés, les « jungles », les centres d’hébergement, etc. partout en France.

Bénéficiaires de mesures exceptionnelles mises en place par l’Etat français afin de favoriser l’accueil en urgence, comprenant les possibilités de logement via la solidarité et l’entraide nationale, ainsi qu’un accès accéléré aux droits sociaux et aux soins dans les structures françaises de droit commun (hôpitaux), les femmes ukrainiennes étaient, il y a encore quelque temps, peu nombreuses dans les spots où nous intervenons, mais cela tend à se modifier et nous les accueillons désormais dans certaines de nos antennes de la mission CamiFrance.

L’évaluation des besoins est en cours grâce à la plateforme de coordination de CamiFrance « Femmes Exilées France », qui est en veille sanitaire continue. Tous les bénévoles de la mission CamiFrance sont alertés, sollicités et mobilisés pour recenser et faire état des informations concernant la prise en charge des femmes ukrainiennes.

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Hors France

Soutien logistique en matériels et consommables, des maternités d’Ukraine

L’organisation de l’accueil des réfugiés concerne essentiellement les pays limitrophes de l’Ukraine et Gynécologie Sans Frontières s’est posée la question d’un accompagnement dans la dispense de soins dans ces pays limitrophes.

Avec la présidente de la FIGO (Fédération Internationale de Gynécologie Obstétrique) nous avons évalué la situation ukrainienne et polonaise au niveau materno-infantile. Après de nombreux contacts avec les professionnels de santé ukrainiens et polonais, nous avons recueilli les éléments suivants :

  • L’Ukraine, la Pologne comme les autres pays limitrophes, disposent d’un système de soins de droit commun (hôpitaux) développé. Les ressources humaines (médecins, sages-femmes, professionnels de santé) sont encore en nombre suffisant.
  • On ne repère pas de camps de réfugiés ou de « jungles » dans lesquels nous pourrions intervenir avec nos volontaires spécialisés en santé materno-infantile.
  • Les besoins exprimés sont surtout en matériels, consommables et financiers.

D’autres problèmes « politiques » de prise en charge materno-infantile méritent de retenir notre attention :

  • La pleine autonomie sanitaire de ces pays rend difficile, pour ne pas dire impossible, notamment sur le plan des assurances ou de la réglementation ordinale ou éthique, la dispense de soins par des médecins ou sages-femmes étrangers qui seraient envoyés en « mission humanitaire » dans ces pays.
  • L’accès à l’IVG en Pologne par exemple, n’est possible qu’en cas de grossesse résultant d’un acte illégal ou de grossesse dont la poursuite représente un risque pour la mère…

Toutes ces raisons éthiques font que pour l’instant nous n’envoyons pas de volontaires sur place. Ce serait plus une source de désorganisation, qu’une aide humanitaire sanitaire pertinente et efficace.

En revanche nous mettons en place des collaborations centrées sur les demandes exprimées par la population locale en Ukraine, en matière de santé materno-infantile.

En Ukraine, chaque jour les soignants continuent de soigner, les femmes accouchent et des nouveau-nés viennent au monde. Les familles restées au pays continuent à vivre avec plus de 26 000 naissances entre le 25 février et le 9 avril.

Mélanie Guédon (administratrice GSF Lyon) & le Docteur Oksana BoiKo

C’est pourquoi Gynécologie Sans Frontières s’engage dans une mission de soutien logistique avec nos collègues ukrainiens de la maternité publique de Kiev.

Une ambulance est affrétée par GSF pour transporter depuis la France des matériels et des consommables demandés par la maternité de Kiev. Il ne s’agit pas de dons spontanés dont on connaît les écueils, mais d'une dotation préparée en parfaite adéquation avec les besoins exprimés par nos alter égos ukrainiens. Le premier convoi va s’organiser avant la fin mai.

Cette mission de soutien logistique de la maternité de Kiev est réalisée en partenariat avec notre consœur ukrainienne, le Docteur Oksana Boiko, gynécologie obstétricienne à l’Hôpital américain (Paris)

Transfert du Don des Hospices Civils de Lyon

Gynécologie Sans Frontières remercie les Hospices Civils de Lyon pour ce généreux don permettant de répondre aux besoins logistiques de la mission déployée.

Plaidoyer et retour d’informations sur la situation materno-infantile en Ukraine

Au-delà de ces actions de terrain, il nous semble capital de rendre compte de la poursuite de la vie des femmes qui accouchent en Ukraine en fonction de nos sources privilégiées que sont les professionnels de santé ukrainiens.

A Kiev, la maternité continue de fonctionner, chaque jour… Andrey est né la semaine dernière il pèse 3 200 g et se porte bien. Sa maman a bénéficié d’une césarienne programmée en raison d’une grossesse et d’un accouchement à haut risque, étant porteuse d’une malformation cardiaque opérée. La mère et l’enfant vont bien.

Gynécologie Sans frontière félicite les équipes de la maternité de Kiev qui font de l’obstétrique difficile…  en temps de guerre.

Nous remercions ici chaleureusement les Hospices Civils de Lyon qui se sont engagés à nos côtés avec le don de l’ambulance, la Grande Loge Féminine de France et la fondation du Grand Orient de France qui ont spontanément apporté une contribution financière à Gynécologie Sans Frontières pour accompagner cette mission.

Nous remercions également le Docteur Laurence Pecqueux, gynécologue obstétricienne dans le 93 (Le Raincy) qui a organisé une collecte auprès de son réseau familial, amical, professionnel et a ainsi réuni une généreuse somme qui contribuera au financement des actions engagées.

Merci à tous ceux qui s’investissent à nos côtés.

C’est la guerre mais la vie continue grâce au courage et à la résilience des ukrainiens.

Il est de notre devoir d’aider l’Ukraine.

Gynécologie Sans frontière s’y emploie.

Gynécologie Sans frontière accompagne les femmes ukrainiennes.

Gynécologie Sans frontière accompagne les soignants acteurs de Périnatalité.

Aidez-nous à aider l’Ukraine.

 

Plus de 5 millions d’ukrainiens ont été contraints de quitter leur pays pour survivre.

L’UNHCR déclare qu’il s’agit de la plus importante migration de population en rapidité et en nombre depuis la seconde guerre mondiale. Elle s’ajoute aux autres migrations courant depuis 2015. Que ce soit des populations d’Afrique et d’Asie fuyant les violences de guerre, ou les multiples violences que subissent les civils, notamment les femmes et enfants dans leur pays d’origine.

Et ce n’est qu’un début, les prochaines vagues de migratoires attendues seront « climatiques ».

Aidez-nous à aider les femmes Ukrainiennes

Merci aux donateurs