Nous vous l’annoncions dans notre newsletter de juin, une nouvelle mission Gynécologie Sans Frontières de développement en santé materno-infantile est partie en juillet, dans la capitale Centrafricaine, Bangui, à la demande de l’ONG ALIMA (Alliance for International Medical Action)

Au programme de cette première collaboration avec les équipes d’ALIMA, deux sessions d’une semaine, de formation théorique et d’ateliers pratiques sur les soins obstétricaux et néonataux d’urgence. L’objectif étant de renforcer et d’améliorer les compétences des personnels médicaux et paramédicaux des structures de santé de Bangui et sa banlieue, à la prise en charge des femmes enceintes afin de réduire, sur le long terme, la mortalité maternelle.

La République centrafricaine recense en effet, parmi les pires taux de mortalité maternelle, infantile et néonatale au monde…

Durant ces deux semaines de formation, nos bénévoles GSF, Gilles Dauptain, Gynécologue-Obstétricien et Isabelle Giami, sage-femme, appuyés par Nadège Karo, sage-femme, formatrice à la Maternité-École ouverte par ALIMA à  Boda (à l’ouest de Bangui), ont animé des séances d’obstétrique avec présentations sur la mortalité maternelle, la mécanique obstétricale, la pré-éclampsie, les hémorragies de la délivrance, le partogramme, l’allaitement, la contraception mais également l’initiation à l’échographie et démonstrations pratiques sur mannequins de l’examen clinique du bassin, de la manipulation des ballons intra utérins,  de la réanimation du nouveau-né et de la pose de stérilets.

Les participants, tous des cadres organisateurs des formations sanitaires Sonu B et C ont été très réactifs, participatifs et motivés pour poursuivre leur précieuse contribution à l’amélioration de la qualité des soins des femmes venant accoucher dans leurs structures.

Gynécologie Sans Frontières remercie chaleureusement les équipes d’ALIMA, les autorités locales de santé et l’ensemble des participants aux formations, pour leur accueil et leur accompagnement durant cette première mission ; souhaitant que cette collaboration se poursuive et permette de pérenniser ce programme ambitieux de lutte contre la morbi mortalité maternelle en RCA.

Nadège KARO Sage-Femme ALIMA

Vous pourrez retrouver en détails le compte-rendu de cette mission dans le numéro 14 du Journal « Le Monde de Gynécologie Sans Frontières » dont la sortie est programmée fin octobre.

Notre Partenaire, l’ONG ALIMA

 

La République centrafricaine est confrontée depuis plusieurs décennies à une situation sécuritaire complexe, aggravée par la faiblesse du système sanitaire national qui ne permet pas un bon fonctionnement des infrastructures de santé. Les taux de mortalité maternelle et infantile sont respectivement les deuxième et troisième plus élevés dans le monde. Selon les données fournies par l’UNICEF en 2018, pour 100 000 naissances vivantes, plus de 890 femmes perdent la vie pendant l’accouchement, soit plus du double du taux de mortalité maternelle moyen en Afrique.

La capitale du pays a particulièrement été touchée par les crises successives, qui ont largement affaibli les capacités techniques des acteurs du secteur sanitaire.

Une part considérable des décès maternels et néonataux pourrait être évitée grâce à des soins de santé dispensés par du personnel soignant bien formé.

Au-delà de l’amélioration de l’accès des femmes enceintes et allaitantes aux services de santé, la qualité des soins demeure donc un facteur clé à la réduction de la mortalité maternelle et néonatale en RCA.